VEILLE SCIENTIFIQUE 2023-12

12-2023

Bonnes fêtes de fin d'année

Nous vous souhaitons d'avoir l'occasion de vous retrouver en famille, de pouvoir profiter des vôtres et de ces moments précieux. 

Le CEDE vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année et déjà un belle année 2024


ARTICLES OFFICIELS

Informations officielles provenant d'organisations nationales ou internationales

Société Française de Pédiatrie - A propos des dernières recommandations de la Société Française d’Allergologie en matière de prévention de l’allergie aux protéines de lait de vache : 

Le Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie (SFP) a commenté dernièrement les controversées recommandations de la Société Française d’Allergologie (SFA), sur la prévention de l’allergie aux protéines de lait de vache chez l’enfant allaité :
Pour rappel, en 2021 et 2022 la SFA publiait des recommandations pour la prévention des allergies alimentaires, dont l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV).  Elle suggérait ainsi de complémenter précocement et quotidiennement les nouveau-nés allaités à risque atopique (c’est-à-dire aux bébés ayant des antécédents familiaux d’allergie) avec 10 ml de “lait 1er âge”.

     • « Pour le lait, il est impératif de transmettre à toutes les maternités la nécessité de ne pas donner de compléments de lait 1er âge pendant la 1re semaine de vie quand la maman désire un allaitement maternel exclusif, dans un but de prévention de l’APLV. De plus, malgré le manque d’études interventionnelles, mais au vu de la présomption forte de l’intérêt d’une introduction précoce du lait de vache chez le nouveau-né (études observationnelles), nous proposons l’introduction précoce de petites quantités de lait (10 ml/j), à la seringue ou à la petite cuillère pour ne pas entraver l’allaitement maternel, en cas de terrain atopique familial, voire de façon plus large. »

Lien vers l'article de l'IPA

Lien vers l'article du journal ScienceDirect


ELEMENTS DE CONTEXTE

Actualité politique et institutionnelle en lien avec l'activité pédiatrique

Global Breastfeeding COLLECTIVE (collectif composé de l’OMS, de l’UNICEF, du journal Lancet, de l’école de santé publique de l’Université de Yale, de l’Université Johns Hopkins et de l’Université de Calfornia Davis) : Retour sur l’évènement phare de 2023 – Le lancement de la série 2023 du Lancet sur l'allaitement maternel, y compris sur l’influence du marketing commercial des préparations lactées.

Sur le site de référence « https://www.globalbreastfeedingcollective.org/ », les auteurs et panel d'experts dévoilent entre autres ressources, outils pratiques et vidéos, leur nouvelle série concernant leurs 3 derniers articles parus dans le Lancet.

- Comportements des nourrissons, pratiques alimentaires et interventions multisectorielles pour soutenir l'allaitement maternel
-   Le « manuel » de marketing commercial des préparations pour nourrissons
- Structures de pouvoir, politiques et économiques et leur impact sur l'alimentation des nourrissons, la santé et les droits de l'homme

Un collectif qui nous rappelle qu’en 2023, l’allaitement maternel reste une responsabilité collective et qu’il doit être efficacement protégé, promu et soutenu. Mais aussi que l’allaitement est plus que jamais un « investissement intelligent », tant pour la santé des mères et des nourrissons, que pour le développement économique et pour l’environnement.

Consultez le lien ici


ARTICLES CONSEILLES

Informations, articles scientifiques, études concernant l'activité pédiatrique

Traitement de l’obésité – une essai contrôlé et randomisé suédois :

Le traitement précoce de l’obésité infantile démontre des bénéfices à la fois à court et à long terme selon les travaux des pédiatres et nutritionnistes de l’Institut Karolinska (Suède) publiés dans l’International Journal of Obesity. L’étude a suivi sur 6 mois à 1 an, plus de 170 jeunes enfants, âgés de 4 à 6 ans à l’inclusion, ayant suivi un traitement pour une obésité diagnostiquée.  Les enfants dont les parents ont reçu un soutien (appels téléphoniques de suivi) ont obtenu les meilleurs résultats avec une réduction significative de leur poids, associée à une meilleure santé métabolique, avec une baisse des niveaux de lipides sanguins et de glucose. Retrouvez ces données ci-dessous:

Retrouvez les données ici


Microbiote intestinal du nourrisson - « Bifidobacterium longum subsp. Infantis » utilise l'urée du lait maternel pour recycler l'azote dans le microbiome intestinal du nourrisson. 

Le lait maternel guide la structure et la fonction des communautés commensales microbiennes qui colonisent l'intestin du nourrisson qui allaite. Les molécules non digestibles dissoutes dans le lait humain établissent un microbiome souvent dominé par les bifidobactéries capables d'utiliser ces substrats. Cet article nous démontre que dans l'ensemble, B. infantis possède la base phénotypique requise pour participer au recyclage de l'azote uréique du lait humain au sein de son hôte nourrisson, et peut donc être « un contributeur clé » à l'homéostasie de l'azote au début de la vie. Retrouvez cet article ici :

Retrouvez l'article ici

Gel de glucose oral dans la prévention de l'hypoglycémie néonatale : une revue systématique et une méta-analyse. 

L'hypoglycémie néonatale (NH) est le trouble métabolique le plus répandu chez les nouveau-nés et le gel de glucose en solution orale est une option de traitement relativement nouvelle pour la NH. Cette revue systématique et méta-analyse ont cherché à déterminer si le gel de glucose oral pouvait prévenir la NH. Pour en savoir plus, c’est par ici :

Lien vers la revue systématique 


Étude pilote d’un programme de saine alimentation et de gestion du stress dans les dyades des parents et des enfants d'âge préscolaire à faible revenu.  

Des efforts considérables ont été déployés pour lutter contre l'obésité infantile, mais les effets globaux sont décevants, en particulier chez les enfants des minorités raciales à faible revenu. L'une des raisons possibles est le manque de concentration sur l'important lien entre le stress psycho-social et les stress physiologiques, or on sait que le stress psycho-social peut influencer négativement les comportements alimentaires, ce qui entraîne une augmentation de l'appétit pour les aliments riches en graisses et riches en énergie. Cette étude visait à évaluer les effets préliminaires d'un programme de saine alimentation et de gestion du stress ciblant de multiples variables théoriques sur l'amélioration du comportement alimentaire (apport de fruits et de légumes, alimentation émotionnelle), l'insécurité alimentaire, les caractéristiques anthropométriques (IMC, % de graisse corporelle), la santé cardiovasculaire (pression artérielle) et le bien-être mental (stress parental). Pour en savoir davantage sur la méthode, les résultats et discussions :

Pour en savoir plus 

VU POUR VOUS

Compte rendu des déplacements et des conférences auxquels le CEDE a participé

Le CEDE participait à la journée parlementaire dédiée à l'éducation à l'alimentation à l'école du 23 novembre. Retour sur une intervention d'Audrey Bister, Doctorante en sociologie à l'Université de Lille.

« Socialisation alimentaire des enfants – entre transmission et réception des normes familiales hétérogènes, comment se font les apprentissages alimentaires chez l’enfant ? »

Des enquêtes par entretien en classes moyennes et supérieures ont été menées en zone urbaine ou périurbaine de la région lyonnaise avec au moins 1 enfant en primaire (enfants de 4 à 14 ans).
Dans les classes moyennes, l’alimentation est avant tout synonyme de « faire plaisir aux enfants », participer à la société de consommation alimentaire.
Dans les classes supérieures, les parents essaient d’éduquer au regard des normes nutritionnelles (réduction de la viande, du sucre) et écologiques (local, saison, petit commerce, grande surface uniquement pour l’épicerie et le petit déjeuner, réduction de viande, compostage, plantes aromatiques). Elles ont des moyens et un vrai souci de recherche d’information, sans oublier les manières culturelles de « table bourgeoise » (pas de jouet à table, se tenir correctement, avoir les mains propres, goûter à tout, ne pas gaspiller, savoir manger à l’extérieur).

Les points de tensions :
- Heure de coucher importante donc produits industriels pour compenser quand c’est nécessaire, accompagné d’une salade néanmoins.
-  Entre équilibre nutritionnel et écologie, l’équilibre nutritionnel prime
-  Faire manger les enfants (goûts)
- Bio partiellement (viande, fromage, produits laitiers) car pesant dans les budgets
- Compétences culinaires pour le fait maison -> les pères apprennent à développer ces compétences
- Spatiales petit espace de cuisine en ville -> ingrédients préparés comme salade déjà lavée

Importance de l’éducation :
-  Montrer l’exemple en faisant soi-même devant les enfants (pas quand ils sont absents)
-  Leur apprendre des normes qu’ils reproduiront une fois adulte
- Faire goûter beaucoup de nouvelles choses (cuisine étrangère) et faire re-gouter si ce n’est pas apprécié
-  Tout est expliquer, justifier les refus
-  Moyens ludiques (devant la télé, avec les doigts)
-  Critique des publicités vues à la télé, partage de vidéos sur l’écologie après les avoie filtrées
-  Faire participer (également les garçons) : cuisinière en jouet dans la cuisine, tâches domestiques dès 6 ans, courses en petite surface, jamais en hypermarché, choix du repas, jardinage pour maraîchage, cycle des saisons et comment ça pousse

Importance de l’impact des frères et sœurs, et de la place dans la fratrie
Bonnes connaissances des normes et de ce qui est souhaitable, mobilisées pour juger l’entourage enfant (fratrie et camarades de cantine). Réappropriation des jugements des parents contre les frères et sœurs. Manières de table perçues par les enfants comme une valeur, un signe de bonne éducation. Les enfants veulent respecter les normes alimentaires et se préoccupent de l’écologie, des saisons. Cela renforce les normes et leur transmission par les enfants aux enfants.

Forte intériorisation des enfants de la norme « fait maison »
Opposition avec le « repas de rêve » décrit par les enfants (en dessin) comme riche en pâtes, glace, hamburger, pizza, en grande abondance, typique des pratiques alimentaires festives. Opposition entre le bien manger du point de vue nutritionnel et le bien manger au goût.

LU POUR VOUS

Données d'intérêt mais non validées par un comité de lecture

Le CEDE participait au congrès One Health 2023 organisé par Bleu Blanc Cœur le 9 novembre dernier pour prendre connaissance des résultats de l'étude portant sur le lait maternel.

Dans cette étude, 80 femmes ont été randomisées en 2 groupes et ont consommé à partir du 7ème mois de grossesse, soit des aliments Bleu-Blanc-Cœur (viandes, produits laitiers, œufs, farines de lin Bleu-Blanc-Cœur…), soit des aliments de composition équivalente standards. Après 120 jours de consommation des produits Bleu Blanc Cœur, le lait des mamans contenait 35% d'acides gras Omega 3 en plus que dans le groupe témoin.

Plutôt que des compléments, enrichir naturellement l’alimentation de la femme enceinte en Omega 3 avec la filière Bleu Blanc Cœur depuis le 7ème mois de grossesse augmente la proportion d’acide alpha-linolénique dans le lait maternel.

Le lait était également plus riche en insuline (hormone liée à la croissance) à J21 et J45 post-partum, immunoglobulines G à J21 et J45 (immunité stimulée) et contenait moins d'interleukines-6 à J21 et J45 (moins d’inflammation).

Enfin, le microbiote de l'enfant semblait modifié avec une augmentation de la richesse et de la diversité du microbiote fécal du nouveau-né à J21, une diminution de Proteobacteria et une augmentation de Lactobacillus et Firmicutes.

Note de contextualisation : « Bleu Blanc Cœur » n’est pas une source neutre ni un journal scientifique, mais comme d’autres associations d’industriels du secteur agricole français, elle produit régulièrement des données en matière d’alimentation, à contextualiser et relativiser donc, selon leurs conflits d’intérêts.

Pour plus d'informations

Bonne lecture de veille scientifique à toutes et tous ! 

L'équipe du CEDE

VEILLE SCIENTIFIQUE 2023-11